L’histoire du papier de soie

L'histoire du papier de soie

Le papier de soie est facilement reconnaissable grâce à sa fine texture. Il est prisé par les professionnels de la décoration ou du luxe puisqu’il s’utilise pour emballer des objets délicats ou d’un raffinement extrême…
Mais au fond, peu d’entre nous connaissent vraiment les origines de ce papier.
Levons ensemble les mystères de cette matière associée à l’élégance et à la délicatesse.

Le papier de soie, un dérivé du papier traditionnel ?

Dès qu’il s’agit de fabriquer du papier, il faut impérativement une matière de base : la pâte à papier. On utilise des fibres dites « cellulosiques », naturellement présentes dans le bois mais aussi dans certains tissus comme le lin et le coton. On mélange cette cellulose avec de l’eau pour obtenir des feuilles qui seront ensuite séchées.
Dans le cas du papier de soie, le procédé est relativement similaire que pour le papier traditionnel. Néanmoins, dans les traditions anciennes, on utilise de l’écorce de mûrier pour la fabrication. Le papier de soie se présente donc comme une sorte de dérivé du papier classique auquel on a ajouté quelques améliorations de plus afin de garantir une qualité premium.

D’où vient le papier de soie ?

Selon les histoires anciennes, ce délicat papier nous vient d’Asie, et plus particulièrement de la Chine et du Japon. Toutefois, de nombreux spécialistes s’accordent sur le fait que le papier de soie de Samarkand est de loin le meilleur. Il s’agit d’une ville d'Ouzbékistan, en Asie centrale.
Samarkand bénéficiait d’une situation très avantageuse sur la Route de la Soie. Contrairement aux techniques exploitant les cocons de vers à soie, celle de Samarkand se base sur les fibres présentes dans l’écorce des mûriers.
La fabrication devint moins onéreuse bien que le papier gagna en qualité. Cette nouvelle technologie se répandit donc très vite à travers tout le continent asiatique mais aussi dans le monde occidental. Les égyptiens ont également tiré profit de cette découverte.
Si les méthodes peuvent varier, la base demeure ainsi la même : utiliser de l’écorce de mûrier.

La fabrication du papier de soie

A l’origine, les branches de mûriers étaient trempées dans de l’eau pendant 3 jours afin que l’écorce perde de sa dureté et puisse se retirer plus aisément. Les fibres qu’elle contient sont alors extraites, tapées puis écrasées. Il faut ensuite faire bouillir les fibres d’écorce de mûrier dans des cuves immenses, et évidemment, faire preuve d’un peu de patience pour obtenir un mélange parfait, destiné au filtrage.
Après le passage au filtre, la pâte obtenue est placée dans des cadres façonnés dans des formes et formats multiples. Le remplissage de ces cadres se fait en utilisant des intercalaires en tissu. Il faut que la préparation reste sous presse durant 3 jours avant d’être séchée à l’air libre.

Vous avez sûrement remarqué que le papier de soie arbore une finition brillante. C’est le résultat d’un polissage traditionnellement réalisé à la pierre d’agate.
On dit que ce procédé est resté le secret de la Chine durant plusieurs siècles. Mais d’après la légende, les arabes ont remporté la bataille de Tabas en 751. Cette victoire leur aurait permis d’emprisonner des chinois qui furent vendus à titre d’esclaves en Samarkand. Les ouzbeks ont alors profité de leur position avantageuse pour soutirer ce précieux secret à leurs nouveaux esclaves. Et c’est de cette manière que le papier de soie de Samarkand a vu le jour. De leur côté, les arabes ont profité des informations collectées pour imprimer et diffuser largement le Coran.

Comment est produit le papier de soie aujourd’hui ?

Vous vous doutez certainement que ces procédés ancestraux sont à présent de moins en moins utilisés. A plus forte raison, des machines performantes permettent aujourd’hui de façonner du papier de soie d’excellente qualité. Découvrez ainsi la technique moderne, notamment celle utilisée par les fabricants de papier de soie, les Papeteries de Montségur.
Pour la base, il faut évidemment de la pâte à papier. Il y a la possibilité d’exploiter le bois, le papier recyclé ou encore les chiffons qui contiennent la cellulose, indispensable à la confection du papier de soie.

En ce qui concerne les Papeteries de Montségur, les fibres de cellulose issues du bois sont celles sélectionnées. Les expériences ont démontré que le papier de soie qui en résulte est de meilleure qualité, plus fines également. Il est important de préciser que les bois utilisés proviennent de forêts gérées durablement afin de préserver notre environnement.
Un mélange d’eau et de cellulose est versé dans une grande cuve. Il s’agit de la matière première. Sachant que le papier de soie possède un grammage compris entre 13 g/m² et 30 g/m², les proportions d’eau et de cellulose ne sont pas toujours les mêmes. C’est durant cette première phase que les colorants sont intégrés afin de teinter le papier de soie final selon les envies.
Cette pâte est principalement composée d’eau (99%). Elle est envoyée vers une autre machine qui se charge de fabriquer le papier de soie proprement dit. Chez les Papeteries de Montségur, c’est une machinerie traditionnelle datant de 1910 qui est exploitée.
La pâte à papier est posée sur un appareil nommé « table de formation ». Il s’agit en fait d’un tamis micro-perforé qui roule et vibre à la fois. Cette machine optimise l’égouttage de la pâte qui, à ce stade, est encore hautement diluée.
Les mailles permettent à l’eau de s’égoutter. Dans un premier temps, cela se fait par gravitation. Les racles (ou foils) interviennent ensuite pour optimiser la qualité de filtrage. Après cette étape, des fibres sont conservées. Le papier de soie commence à prendre forme sur un tapis. L’eau de filtrage est alors recyclée.

Bien que l’ébauche d’une feuille prenne forme, le processus n’arrive pas encore à son terme. Elle doit en effet passer par des presses qui la débarrasseront de l’excédent d’eau. Après ce passage entre des cylindres, la teneur en eau de la feuille obtenue avoisine les 60%. Cela signifie qu’elle dispose de la solidité requise pour être séchée.
Le séchage ne se fait pas à l’air libre comme dans les procédés traditionnels. Ce sont de gros cylindres qui s’en chargent. Ces appareils sont chauffés à la vapeur, la température pouvant grimper jusqu’à 110°C. De cette manière, l’eau s’évapore beaucoup plus rapidement que si on laissait la feuille à l’air libre. Après le dernier cylindre, il ne reste plus que 5% d’eau dans la feuille. Et voilà un beau papier de soie, prêt à vous servir de multiples façons.

Contrairement à ce que l’on peut croire, le papier de soie n’est donc pas fabriquée à partir des vers à soie ni même de la soie textile. C’est le résultat d’un long procédé réclamant patience et savoir-faire. Si les asiatiques en détenaient le secret, le monde entier conçoit aujourd’hui du papier de soie décliné dans des couleurs, imprimés ou motifs multiples.

La pâte à papier - Fabrication papier de soie

Technique de fabrication du papier de soie


Feuilles de papier de soie pas chères et d'une grande qualité


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